COURS N3 LECON N5 : LES CONTROVERSES
SECONDE CONTROVERSE (VERSETS 13-15) : « L’accueil des pêcheurs »
Elle débute avec les récit de l’appel de Lévi, mais l’intérêt réside plutôt dans le repas que Jésus prend dans la maison de celui qui est considéré comme un pécheur. Lévi est en effet un publicain, travaillant pour l’occupant romain et soupçonné de s’en mettre plein les poches, en fixant le montant de l’impôt. C’est à cette occasion que, selon l’évangéliste, Jésus précise la mission qui est la sienne.( verset 17). L’évangéliste renvoie le lecteur aux livres prophétique où Dieu est présenté comme le seul capable de guérir les blessures d’Israël. D’autre part, il atteste que le temps du pardon des péchés est advenu pour ceux qui acceptent de se reconnaître pécheurs car ceux qui se croient justes, ne ressentent pas le besoin d’être sauvés.
TROISIEME CONTROVERSE : LA QUESTION DU JEUNE (VERSETS 18-22)
La troisième controverse porte sur le sujet du jeûne. Pour les auteurs bibliques, le jeûne est soit une manière de se préparer à la rencontre de Dieu, soit un signe de deuil. Ici, c’est ce dernier sens qui s’impose.
Les disciples de Jésus ne jeûnent pas car ils vivent dans la joie de sa présence. Sans le dire nommément, l’époux dont il est question, c’est Jésus en lien avec l’Ancien Testament où le Seigneur est présenté comme l’époux d’Israël. Lors de la mort de Jésus, quand il leur aura été enlevé (vocabulaire qui désigne une mort violente), les disciples jeûneront. (Ac verset 13 ; 1-3).
Suit une double parabole, l’une sur l’étoffe neuve cousue sur un vieux vêtement et l’autre sur le vin neuf dans de vieilles outres. L’évangéliste, veut faire saisir que la vraie question n’est pas de jeûner ou de ne pas jeûner. Le vrai choix à poser est le suivant : rester dans le vieux ou choisir la nouveauté. C’est-à-dire, vivre une nouvelle forme de jeûne, ordonné par le Christ, à sa présence ou son absence. Dans ce cas, le mélange des deux- gardez le vieux ou opter pour la nouveauté est impossible, sauf à courir le risque de détruire les deux.
QUATRIEME ET CINQUIEME CONTROVERSES : AUTOUR DU SABBAT (VERSETS 2,23-3,6)
Les deux dernières controverses ont lieu toutes deux un jour de sabbat et c’est à propos des divers interdits relatifs au respect du sabbat, que les adversaires de Jésus le mettent en cause. Qu’il s’agisse des épis arrachés, ou de la guérison de l’homme ayant une main paralysée, les récits mettent en exergue la prise de position de Jésus par rapport aux règles.
Celles-ci, ne doivent pas être considérées et vécues comme des absolues, comme des buts mais comme des moyens en vue d’une fin plus haute. Selon l’évangéliste, Jésus ne récuse pas l’existence des règles, mais il enjoint à ceux qui étaient attachés à la lettre des préceptes d’intégrer qu’il est important de prendre en compte l’esprit qui les a inspirés.
CONCLUSION DE CE TROISIEME COURS
Nous ressemblons bien souvent à ces trois acteurs du récit de la guérison de l’homme paralysé.
Ø D’abord la foule : elle maintient Jésus dedans et l’homme paralysé dehors ; elle empêche la rencontre, par son avidité égoïste, elle ferme l’espace. Elle fait penser aux chrétiens que nous sommes, bien au chaud dans nos églises. Qui occupent le terrain et font parfois écran à la parole du Christ. Nous aussi, nous sommes quelques fois étonnés, ahuris par des événements qui dépassent la compréhension que nous pouvons en avoir. Mais sommes-nous pour autant capables de reconnaître dans ces événements le passage de Dieu ?
Ø Puis les scribes : ces forts en thèmes, ces spécialistes de la religion ancrés leurs certitudes. Ils ont sur la pardon, sur Dieu, sur Jésus, des idées bien établies et rien ne parait pouvoir les faire changer d’avis. Eux aussi font entrave, à la parole qui est libérante du Seigneur. Ne sommes-nous pas aussi des chrétiens bien assis sur ce que nous pensons savoir de Dieu ? Acceptons-nous d’être bousculés dans nos convictions pour que la vie de Dieu passe là où nous ne l’attendons pas.
Ø Enfin l’homme paralysé : Certes nous sommes ici rassemblé ayant été en mesure de nous déplacer par nous-même pour aller à la rencontre de Jésus. En cela, nous avons posé un acte de foi. Mais, sommes-nous prêts pour cette rencontre, en reconnaissant tout ce qui, en nous, est paralysé, tout ce qui est en nous source de mort et non de vie, tout ce qui est en nous a besoin d’être pardonné, libéré par le Seigneur Dieu de la vie.
Ce récit évangéliste nous amène à prendre à notre compte ces mots de l’apôtre Paul : « Avec joie rendez grâce au Père qui vous a rendu capables d’avoir part de l’héritage des Saints dans la lumière. Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres et nous a transférés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la délivrance, le pardon des péchés. »