REGNE ou ROYAUME DE DIEU

REGNE ou ROYAUME DE DIEU

Dictionnaire du Nouveau testament de X LEON-DUFOUR

Vocabulaire de théologie biblique

La différence entre règne et royaume n’est pas toujours aisée à cerner. Dans les évangiles, on devrait traduire par royaume que lorsque le contexte impose un sens spatial. (Mt 5,20 ; 7,21 ; 18,3 ; 19,23)

Depuis toujours, aux yeux d’Israël, la royauté appartient à Dieu seul, les rois de la terre n’étant que ses lieutenants. Au temps de Jésus, il n’y a plus ni roi ni royaume, tels qu’Israël les avait connus pendant une partie de son existence politique. Mais de ce passé, les juifs ont hérité un souvenir nostalgique et une catégorie de pensée. Tous attendent que Yahvé règne définitivement sur l’univers entier, Israël et les nations. Cette espérance se diversifie selon qu’elle porte sur une restauration politique devant libérer de la servitude romaine ou qu’elle vise une transformation d’ordre spirituel. Le règne de Dieu, en effet n’est pas proprement un lieu, mais une relation particulière entre Dieu et l’homme.

Jésus proclame en ce dernier sens que le règne de Dieu est tout proche : telle est la bonne nouvelle. Davantage, le règne de Dieu vient vous atteindre, dit jésus à ses détracteurs. Il est donc là à l’œuvre. Accompagnant la prédication, les miracles sont les signes de la présence du royaume et ils en font entrevoir la signification. Avec sa venue prend fin la domination du mal, du péché et de la mort sur les hommes ; Le royaume est là non pas d’une manière éclatante, mais mystérieuse, comme une semence, d’irrésistible puissance, déposé par Dieu au cœur de l’homme. Le royaume de Dieu est une réalité mystérieuse dont Jésus peut seul faire connaître la nature.

La pédagogie des évangiles est constituée en grande partie par la révélation progressive des mystères du Royaume, notamment dans les paraboles. Le royaume est finalement l’accueil de la parabole de Dieu. Il pourrait passer pour une réalité invisible car sa venue ne se laisse pas observer comme un phénomène quelconque. Pourtant il se manifeste comme le bon grain au milieu de l’ivraie. Il est appelé à grandir  dans le temps. Don de Dieu par excellence, il faut, pour le revoir, s’ouvrir à la grâce, avoir une âme de pauvre, une attitude d’enfant en un mot accomplir la volonté de Dieu.

Si Jésus se laisse vers la fin de sa vie acclamer comme un roi (Mt 21,5 ; Lc 19,38 ; Jn 12,13.15), c’est comme un roi pacifique, sans aucune ambition terrestre : sa royauté n’est pas de ce monde. C’est en effet par sa seule résurrection que Jésus est intronisé par Dieu comme un roi. Désormais il étend son activité sur tous les hommes, jusqu’à ce qu’il remette le royaume de son Père (1Co 15,24)

Comments

[Paulo Cavalcanti]

Très formatif