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REFLEXION ET PARTAGE

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Des écrits sur mes reflexions du moment: histoire, philosophie, théologie, mes escapades, mais aussi des textes sur la nouvelle langue française


L’ISLAM EST-ELLE UNE RELIGION POLITIQUE ?

Publié par REFLEXIONS ET PARTAGE sur 24 Octobre 2016, 21:18pm

Catégories : #RELIGION

L’ISLAM EST-ELLE UNE RELIGION POLITIQUE ?

L’ISLAM EST-ELLE UNE RELIGION POLITIQUE ?

Nous parlons depuis un moment de l’islam et des différences entres les Sunnites et les Chiites, j’ai voulu en savoir plus et je peux vous en faire partager.

 

Mais pour comprendre le texte qui suit, un peu d’histoire de cette religion

 

570 après JC : Naissance de Muhammad (Mahomet), fils d’Abdullah et Amina Waheb, à la Mecque dans la péninsule Arabique alors polythéiste. Il fait partie de la tribu des Hachémites   

595 : Muhammad épouse Khadîdja, riche veuve, chez qui il avait été embauché comme caravanier

605-610 : Il prend, l’habitude de se retirer sur le mont Ira, près de la Mecque pour méditer

610-632 : Muhammad reçoit la révélation

622 : Il doit quitter la Mecque, Muhammad et ses disciples, conclue un pacte avec les représentants de Médine et s’y installent. L’hégire (départ, fuite) marque l’ère islamique Année 0

624 : première victoire des musulmans sur les Mecquois

625 : Défaite des musulmans sur le mont Ehud

628 : Muhammad signe une trêve de dix ans avec les Mecquois

630 : Rupture de la trêve et conquête de la Mecque par les musulmans : une amnistie générale est offerte aux Mecquois. Les idoles sont détruites.

632 : Pèlerinage à la Mecque. Muhammad prononce un sermon célèbre qui résume tout son enseignement. Il retourne à Médine ou il meurt.

634 : Abou Bakri, beau-père de Muhammad, devient le premier calife de l’islam. Selon la tradition, il est le premier compilateur du Coran en un volume

634-644 : Omar également beau-père de Muhammad, succède à Abou Bakri. Ce deuxième calife conquiert la Palestine, la Mésopotamie, l’Egypte, et la Perse.

644-656 : Troisième calife : Othman, époux d’une des filles de Muhammad. C’est lui qui a fait établir la version officielle du Coran

656-661 : Ali, cousin de Muhammad et époux d’une de ses filles, Fatima devient le quatrième calife de l’islam, il est le premier successeur de Muhammad considéré comme légitime par les Chiites.

657 : Bataille de Siffin opposant Ali à Muawiya membre de la famille d’Othman

661 : Muawiya devient calife fondant la dynastie des Omeyyades (sunnites), non reconnue par les chiites

Deuxième moitié VII siècle : Gros problème au sein de la communauté musulmane, entre Chiites et Sunnites. Il est principalement causé par des événements liès aux deux fils d’Ali : la renonciation de Hasan au califat au profit de Muawiya en 661. Mais aussi à l’assassinat de Husayn en 680 par les troupes d’omeyyades. Pour les Chiites seuls les descendants d’Ali peuvent prétendre  à la succession de Muhammad en devenant imams. Les Sunnites rejettent la doctrine de l’imamat et lui préfèrent celle de calife

 

EST-ELLE UNE RELIGION POLITIQUE ?

L’islam n’est pas une religion politique, il n’y a pas une théorie de l’état dans le Coran, ni dans le hadith, ni dans les traditions Chiites. Alors qu’il y a des théories chrétiennes de l’Etat : la théologie politique, est une discipline chrétienne ; même si le christianisme n’est pas une théologie politique. Non plus que l’on puisse dire que le judaïsme est une religion politique. Des philosophies juives ont construit des représentations eschatologies, autrement dit des messianiques, mais pas nécessairement politiques, même si elles sont temporelles.

Pour l’islam, c’est la fin des temps qui compte : l’islam est une religion eschatologique, avec des représentations diverses de la fin des temps. Certaines ont pris des formes millénaristes, qui étaient des politiques extrémistes.  Côté sunnite, la politique est marquée par la théorie du califat, qui ne relève pas d’une conception islamique de la souveraineté : elle est l’issue de l’ancienne tradition Perse selon laquelle le souverain est investi à la fois,  de la sagesse, de la religion et de l’Etat.

Ce modèle a permis à Bagdad l’élaboration d’une théorie politique, qui n’est plus la théorie prophétique ; et contre laquelle les Chiites, qui ont une politique eschatologie, se révoltent sans cesse. Les mouvements d’insurrection chiites, à travers le Moyen Age et même bien au-delà tel celui qui fut fondé par l’Iran moderne au début du XVI siècle, sont des courants qui veulent réaliser par des voix temporelles un destin spirituel ;

Par ailleurs, dans les formes, dans les formes actuelles de révolutions politiques qui se réclament de l’islam, il s’agit bien de politique se disant islamique. La thèse fondamentale de la politique islamique, selon laquelle l’Etat doit avoir pour seul Constitution le Coran, a été élaborée  dans les milieux wahhabites, puis intégré dans la conception Chiite de l’imanat par Khomeiny, qui en a fait l’une de ses bases de la révolution. C’est un phénomène contemporain, et qui est très controversé. Mais qui produit le fanatisme universellement repéré : l’islam est politique, tandis que le christianisme est spirituel et le judaïsme l'égalitaire 

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Y
L’islam est une religion comme le judaïsme ou le christianisme rien de plus, rien de moins.<br /> Actuellement, on parle de politique car dans un pays où des êtres s’occupent de la gestion globale sont à la fois croyants et occupent des postes clefs dans le leur pays, ils ont opté les outils qui sont à leur disposition, tout comme en France, en Angleterre, aux États-Unis ou en Suisse.<br /> La sharia est une loi qui s’inspire du Qu’ran (Coran) et des traditions prophétiques. Toutefois, elle n'est pas une loi divine, car elle est une production humaine. Elle représente « diverses normes et règles […] sociales, cultuelles, et relationnelles […]. Le terme utilisé en arabe dans le contexte religieux signifie : « chemin pour respecter la loi ». Il est d’usage de désigner en Occident la charia par le terme de loi islamique qui est une traduction très approximative puisque n'englobant que partiellement le véritable sens du mot (ce terme est d’ailleurs utilisé en place de droit musulman). La charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociétales.<br /> […]<br /> Selon Pierre Lory, directeur à l'EPHE : « Le terme précis de charia n’apparaît d’ailleurs qu’une seule fois dans le texte coranique : "Nous t’avons mis sur une voie (sharî‘a) selon un ordre ; suis-la, et ne suis pas les passions désordonnées de ceux qui ne savent pas" (XLV, 18) ». Pour l'auteur, ce n'est que sous le califat que « se fit jour [la volonté] d’ajuster le droit de l’empire sur des règles voulues par Dieu et son Prophète », particulièrement à partir des hadiths ( « La charia | Institut Européen en Sciences des Religions », sur www.iesr.ephe.sorbonne.fr (consulté le 21 juillet 2017)<br /> <br /> […]<br /> Seyyed Hossein Nasr, dans son ouvrage The Ideals and Realities of Islam décrit la façon dont la chari’a a été codifiée. Selon lui, le Coran contient potentiellement toute la loi divine, mais pas de manière explicite, ni factuelle. Un processus graduel a donc permis de codifier cette loi dans une forme exotérique qui soit applicable à tous les domaines de la vie d’un musulman.<br /> <br /> Pour les sunnites, les principes de la loi divine contenus dans le Coran ont été expliqués dans les hadiths de la sunna, qui forment ensemble la deuxième source primaire de la loi. Ces sources (usûl al-fiqh) ont par la suite été acceptées et comprises par consensus (ijma) dans la société islamique de l’époque. Enfin, le raisonnement par analogie (qiyas) a permis de compléter cette loi lorsque cela était nécessaire (Seyyed Hossein Nasr, The Ideals and Realities of Islam, ABC International Group, p. 99).<br /> <br /> Le Coran et les hadiths sont les deux sources les plus importantes, acceptées par l’ensemble de la communauté musulmane (umma). L’ijma et le qiyas ne sont pas reconnues par les chiites, et les différentes écoles (madhab) divergent quant à l’utilisation du qiyas.<br /> <br /> À ces sources s’ajoutent plusieurs autres secondaires, comme l'opinion personnelle (le ray'), l’ijtihad (effort de réflexion personnelle basée sur les principes généraux de l’islam.) ou la coutume (ma`rûf ou `âdah). C’est ainsi que des coutumes préislamiques ont été intégrées dans la loi musulmane. » voir l’article wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Charia)<br /> Le monde musulman s’est doté de loi produit par des savants musulmans. Elle tient compte des lieux, de l’époque et des différents problèmes qui surviennent. Elle était initialement évolutive pour répondre convenablement au besoin de l’époque.
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F
Très intéressant à lire. Moi qui fut musulman et qui aujourd'hui me revendique d'une tendance plutôt déiste, je pense que l'islam est politique dans la mesure où le Coran insiste sur une forme de pouvoir qui est l'application pure et simple de la Shari'a ( dont le sens n'a été que galvauder ). En effet, vous trouvez par exemple à la Surat 9 verset 31, une invective divine adressée 1ux juifs et aux chrétiens qui auraient accepté des lois rabbiniques plutôt que divines.<br /> <br /> Enfin, je vous soumet également que si une religion n'est pas politique, celle-ci, lorsqu'elle est pratiquée par une majorité, aboutit à un processus de sécularisation. Or le monde islamique n'a jamais connu ça. La secularisation c'est éviter l'hypertrophie de la religion dans l'espace public. L'Islam se doit de préserver la foi musulmane. Cela se fait par l'hypertrophie du religieux dans l'espace public. C'est ce que l'on apprend lorsque sont appliquées des peines corporelles : ce ne sont pas les actes qui sont condamnés mais la promotion d'un comportement Quand abu bakr mène les guerres dites d'apostasie, il ne s'agissait pas d'une instrumentalisation fallacieuse de l'islam. <br /> <br /> Excellent blog par contre.
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R
Merci de votre commentaire, et, de votre analyse, pour ce qui est de la religion Islamique; de nombreuses interrogations, sachant que nous avons tous le même Dieux (Dieux le pères), mais c'est la suite qui est différente dans l'interprétation et l'utilisation. Pour ce qui est de la politisation; indirectement toutes les religions le sont actuellement.

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