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REFLEXION ET PARTAGE

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Des écrits sur mes reflexions du moment: histoire, philosophie, théologie, mes escapades, mais aussi des textes sur la nouvelle langue française


LES ECHOS DU PARLEMENT DE BRETAGNE AVANT LA REVOLUTION

Publié par REFLEXIONS ET PARTAGE sur 26 Janvier 2020, 22:44pm

Catégories : #HISTOIRE

LES ECHOS DU PARLEMENT DE BRETAGNE AVANT LA REVOLUTION

LES ECHOS DU PARLEMENT DE BRETAGNE AVANT LA REVOLUTION

En Bretagne, cette alliance des différents courants de pensées et façon d’agir, ont quelques choses d’éclatant. La nouvelle des édits de Lamoignon ne fut pas plutôt parvenue à Rennes, que tous les corps de la ville coururent comme se grouper autour du parlement : compagnie du présidial, siège royal de la maitrise des eaux, communauté des procureurs, faculté de droit, chapitre de l’église de Rennes, officiers de la milices bourgeoise, commission d’Etat pour la navigation, association des étudiants, consulat …. Etc.

Le cri général était celui que poussa le doyen des avocats, Gog le Chapelier, ce même Chapelier qui au sein de l’assemblée nationale, allait si rendement porter un coup au passé : «Puisse notre ancienne constitution être garantie de toute atteinte. »

Aussi lorsque le 10 mai 1788 à sept heures du matin, le commandant et l’intendant de Bretagne, le comte de Thiard et Bertrand de Maleville, se  présentèrent au palais pour y faire violemment enregistrer les édits, ce fut dans toute la ville ; un mouvement furieux.

Arrivé, jusqu’aux portes des chambres, après avoir rangé sous la voûte et le perron la garde qui les avait accompagnés, les commissaires du roi eurent à subir milles avanies. La foule entre avec eux, les poussait injurieusement, le poursuivait  de clameurs méprisantes. Avant de les recevoir, les magistrats leur envoyèrent demander par le greffier en chef, leur titre de créance et ils furent réduits à errer quelques temps dans la grande salle et les corridors, jouets de la robe subalterne.

Admis enfin, mais sans avoir été obligé de recourir à la menace, ils eurent l’humiliation de voir la cour se couvrir au moment où l’on ouvrait les portes et le magistrat s’écarter de la place ou il devait s’assoir.

L’indignation populaire les attendait à leur sortie et elle éclata impétueusement contre eux, contre Bertrand de Maleville du moins, car le comte de Thiard avait toujours déployé autant de modération que de fermeté militaire et c’était surtout l’intendant que s’adressait les haines. A peine eu-t-il dépassé l’enceinte des troupes qui investissaient le palais, que des imprécations terribles retentirent.

Une corde à nœuds coulant fut à diverses reprises lancées sur lui et il reçut une pierre à la tête. La multitude grossissait, cependant la jeunesse des écoles était accourue et plusieurs arrachant aux soldats leurs baïonnettes, la lutte commençait, lorsqu’un généreux officier du régiment de Robant, le chevalier Blondel de Nouainville, s’élance vers la multitude, jette loin son épée et s’écrie : « Mes amis ne nous égorgeons pas, je suis citoyen comme vous…… soldats ….. Halte ! » Ce noble élan changea subitement les dispositions de la foule. On entoure l’officier, on l’embrasse, des hommes du peuple l’enlève sur leurs épaules.

Mais les soldats trompés sur leur sens de cette démonstration s’inquiètent et engagent le combat. Au milieu de la confusion Nouainville fut blessé à la joue. Il s’écria aussitôt : « Ce n’est que mon sang. »

Mais les troupes ne tardèrent pas à se renouveler et la noblesse de Bretagne rédigea sous forme de protestation, un acte d’accusation véritable contre les ministres de Brienne et Lamoignon « Les premiers crimes des maires du palais y était-il dit fut renverser les lois, le second d’usurper le trône ». A des époques moins reculées ; le cardinal de la Balue, ce modèle d’ingratitude, ne craignait pas de trahir à la foi son roi et son bienfaiteur. Le cardinal de Richelieu ne fit couler le sang le plus illustre, n’enchaina la nation, que pour asservir le monarque à ses volontés « qui fut le début d’une impopularité de la monarchie ».

Le cardinal de Mazarin ne souleva le peuple, ne priva la France du secours d’un héros, que pour piller les trésors de l’état

Mais qui fut Brienne : «  Un prélat, il fut nommé cardinal par Pie VI, Une fois au pouvoir, il met fin aux grandes spéculations boursières, puis réussit à faire enregistrer par le parlement de Paris des décrets établissant le libre-échange à l’intérieur du pays et prévoyant l'instauration d'assemblées provinciales ainsi que le rachat des corvées. Lorsque les parlementaires refusent d'enregistrer les décrets qu’il propose d'appliquer au droit de timbre et au nouvel impôt foncier général, il persuade Louis XVI de tenir un lit de justice pour les y contraindre. Brienne, qui a été nommé entre-temps archevêque de Sens, se trouve dès lors confronté à une opposition quasi-générale. Il est contraint de suspendre la Cour plénière qu’il destinait à remplacer le parlement et de promettre la tenue d'États Généraux. Mais ces concessions ne suffisent pas à le maintenir au pouvoir et, le 25 aout 1788, il doit se retirer, laissant un trésor vide. »

Ces crimes prouvent combien est sage la constitution qui leur oppose des corps de magistrats trop vigilants pour qu’on puisse leur cachet la vérité et trop nombreux pour qu’on puisse les séduire. Rien de plus habile que ce mémoire. La question du fédéralisme y était soigneusement masquée, celle du despotisme ministériel y était soigneusement mis en relief.

Et  du reste, les nobles de Bretagne, ne se bornèrent pas à des protestations écrites. Ils députèrent au roi douze d’entre eux : les comtes de la Froglaye, du Guer,de Nétumière de Bec-le Lièvre, les marquis de Montluc, de Trémergat, de Gené, de Bedée, de la Rouarie, de la Fronière, et le vicomte de Cicé. Ils ne purent avoir requête, car Brienne les fit jeter insolemment à la Bastille

Ainsi fut masqué au roi les protestations des nobles de Bretagne et tant d’autres. Brienne fut le premier assassin du Roi de France Louis XVI, en vidant les caisses, en activant des complots, qui servirent ; la révolution et la Franc-maçonnerie. Il donna au peuple une image négative du roi, par ces persécutions. La fin de la monarchie brutale arriva avec l’arrivée, de Brienne aux affaires.

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