NOUER L’AIGUILLETTE
De la France à l’Afrique d’aujourd’hui, on attribue cette atteinte à un tiers. Aiguillette cordonné ferré à son extrémité qui servait à lacer, le haut de chausse au pourpoint. Dénouer l’aiguillette signifiait ouvrir la braguette et donc faire une action d’uriner. Mais alors qu’entend-on par nouer l’aiguillette ?
Il faut remonter, pour cela en 1193. Suite au décès prématuré de sa femme Philippe Auguste épouse Izambour du Danemark en la cathédrale d’Amiens. Mais le lendemain le Roi de France ivre de rage, s’écrie : « Elle m’a noué l’aiguillette ». Il accuse sa nouvelle épouse de l’avoir rendu impuissant. Au Moyen Age, l’impuissance masculine est due à l’action malveillante d’un tiers. On attribue le nouage de l’aiguillette à la femme jalouse ou à des rivaux.
La magie des ligatures et des nœuds est d’écrite dans le petit Albert : « nouer le pénis d’un loup avec un fil blanc, au moment même où la victime répond à son nom ». Pour empêcher le mariage, le sorcier effectue le jour des noces, des nœuds sur une cordelette. Il dévoie ainsi la messe, marmonnant ses formules et serrant les nœuds pour éviter le rapprochement des époux et des amants.
En aout 1996, au Cameroun, naît la rumeur des « rétrécissements de sexes ». Des malveillants originaires du Nigéria feraient disparaître le pénis en effleurant, et en serrant les mains de la victime. On les dit Haoussas, ces marchands itinérants qui vendent des poudres aux vertus aphrodisiaque.
Bientôt de nombreux pays Africains sont atteints et une nouvelle expression surgit : « Il faut braiser les Haoussas ». Des dizaines sont brulés vif ou lynchés. Fin 2003, les pénis snatchers font leur apparition à Khartoum ; ils infestent le Bénin en 2006, et le Sénégal en 2007. Et si ces manifestations de nouages de l’aiguillette, étaient le signe de la prééminence, toute nouvelle en Afrique de l’amour courtois, charriée par le déferlement des séries télévisées. Tan il est vrai qu’en amour on est toujours trois