CHAPITRE 1 Les mobiles N2
Les pressions et les défis qui se posent dans les domaines de la culture, de la pensée et de la civilisation, de l’idéologie, nous amènent à relever et à souligner que les besoins culturels des immigrés musulmans sont réels et qu’il appartient aux autorités islamiques compétentes de les satisfaire. Ci-dessous sont mentionnés les principaux mobiles et facteurs qui justifient amplement l’adoption d’une stratégie bien étoffée destinée au fonctionnement de l’action culturelle islamique dans les pays occidentaux. 1. Etablissement durable des communautés islamiques à l’extérieur du Monde islamique : D’une forme individuelle et temporaire, l’immigration des musulmans à l’extérieur du Monde islamique est devenue collective et permanente, ce qui s’est traduit sur le plan culturel par des exigences et des besoins culturels nouveaux, dictés par la présence définitive de ces communautés dans ces pays. Sur le plan social, le facteur démographique a eu un grand impact.
Le vocable population est, en soi, un facteur important dans l’évaluation des activités d’une population donnée. Nous constatons en cette circonstance que l’établissement relativement long et prolongé des immigrés musulmans en dehors du Monde islamique et leur concentration dans des zones et secteurs rapprochés, leur donnent les qualités de groupements et d’ensembles d’habitants avec des spécificités démographiques propres. Aussi remarque-t-on, à ce propos, que la moyenne des naissances au sein des communautés musulmanes dépasse en certains lieux celle notée chez les familles voisines européennes. Bien plus encore, la moyenne européenne, dans quelques pays, marque une tendance accentuée dans le sens décroissant.
La croissance démographique chez les immigrés musulmans et leur établissement durable à l’extérieur du Monde islamique, avec des intentions de non retour aux pays d’origine exprimées notamment après la promulgation de la loi de 1974 sur l’immigration, ainsi que la succession continue des générations nées dans les pays d’accueil (la deuxième, la troisième puis la quatrième générations), ont alimenté la chronique et constitué des sujets de recherche scientifiques et sociodémographiques dont les conclusions invitent à la redéfinition du terme “immigré”, car ce concept ne répond plus à la simple présence de groupes qui ont émigré à l’extérieur du Monde islamique pour gagner leur vie, mais plutôt à des groupes définitivement établis dans les pays occidentaux et ont engendré des générations successives qui n’ont absolument pas émigré pour devenir des immigrés. Ainsi, la présence islamique n’est plus passagère et temporaire mais une réalité vivante et établie, avec des spécificités qui lui sont propres.