Le récit de la transfiguration, s’enracine dans le passage du livre de l’Exode au chapitre 24, ou Dieu fait alliance, avec le peuple d’Israël par l’intermédiaire de Moïse. On retrouve dans le récit de la transfiguration bien des éléments, qui figurent dans le texte de l’Exode
1- La montagne
2- Les six jours
3- Les trois personnes qui accompagnent
4- La nuée et la voix
5- Le motif de la crainte
Néanmoins la voix divine et la présence d’Elie, donnent au récit de la Transfiguration, sa dimension messianique.
C’est une nouvelle fois que, selon l’évangéliste, Jésus choisit Pierre, Jacques et Jean pour les amener à vivre une expérience exceptionnelle.
Ø La mention « six jours après », peut faire allusion soit à la célébration de l’Alliance, soit à la fête des tentes, célébrée chaque année à Jérusalem, « six jours après », la fête des expiations. Les Prophètes ayant annoncé, que Dieu, au temple messianique, viendrait définitivement, « dresser sa tente », au milieu de son peuple ; faire « sa demeure », à Jérusalem, au cours d’une ultime fête des Tente où seraient convoquées toutes les nations, la mention «six jours » souligne bien, que Jésus est le Messie attendu. La »montagne » est par excellence, un lieu de la révélation du Seigneur, un lieu de rencontre avec Dieu.
Ø Le verbe « transfigurer » est au passif pour signifier, que la Transfiguration, n’est le résultat d’une action humaine, mais l’œuvre de Dieu. Cette transfiguration, est évoquée par le changement d’aspect extérieur de Jésus : « vêtements éblouissants », extrêmement blancs. Dans l’Ecriture, la blancheur lumineuse est traditionnellement un signe de participation, au monde divin. Ici, les images utilisées par l’évangéliste, rappellent les représentations apocalyptiques, de la gloire céleste du Messie. La blancheur, éclatante, signe théophanique de la « gloire »est une prérogative de Dieu seul. Or, elle apparait, sur le visage de Jésus, pour manifester son identité profonde, divinité voilée par son humanité, et, la finalité de son destin.
Ø La présence d’Elie et de Moïse ; ces deux témoins de l’Alliance, ont fait l’expérience du Seigneur sur une montagne. Leur présence atteste que Jésus se situe dans la continuité de l’histoire de la Révélation. Elie et Moïse étaient ceux qui, pensait-on, devraient entourer le Messie lors de sa venue.
Ø La proposition faite par Pierre (v5) est compréhensible si on se souvient représente la tente dans l’A.T. Pierre doit penser, que la fin des temps est là, et, qu’il convient d’inaugurer le ciel sur la terre, afin que l’apparition d’un jour dure toujours. Mais la transfiguration de Jésus, n’est que l’anticipation, de sa victoire finale, sur la mal, et, de la mort. L’évangéliste atteste une fois de plus, l’incompréhension des disciples, leur désarroi. (v.6 ; cf. 14,40)
Ø La réponse à la proposition de Pierre vient d’abord sous forme de nuée (v.7a). La nuée apparait souvent dans les récits de l’Exode ; dans sa marche au désert, le peuple élu était guidé par une nuée lumineuse, qui signifiait, la présence, la proximité de Dieu, qui guide et accompagne son peuple ; une présence à la fois et, révélée, cachée, ce qui est bien le cas ici. A la nuée s’ajoute, la voix céleste, (v.7b). La parole qui sort de la nuée constitue, la pointe du récit c’est-à-dire sa révélation majeure. En effet, la parole divine renouvelle, la manifestation de la voix du Père, lors, du baptême de Jésus ; avec, en plus une invitation adressée aux disciples : « écouter le », qui renvoie à tous les appels lancés par le Seigneur à son peuple, pour qu’il écoute.
Ø Les disciples se retrouvent seuls avec Jésus. C’est à ce moment seulement que l’évangéliste utilise le verbe « voir ». Il cherche par-là faire comprendre, à ses lecteurs qu’il s’agit de regarder au-delà, de la Transfiguration. Tout croyant doit apprendre à contempler, le visage lumineux de Jésus : le Christ Seigneur ; afin de poursuivre avec foi, dans la vie de tous les jours, la grisaille et les épreuves du quotidien.