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REFLEXION ET PARTAGE

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Des écrits sur mes reflexions du moment: histoire, philosophie, théologie, mes escapades, mais aussi des textes sur la nouvelle langue française


EVANGELIE SELON LUC: le porche d’entrée l’évangile de l’enfance

Publié par REFLEXIONS ET PARTAGE sur 7 Mai 2020, 21:31pm

Catégories : #REFLEXIONS ET PARTAGE, #RELIGION, #THEOLOGIE

EVANGELIE SELON LUC: le porche d’entrée l’évangile de l’enfance

le porche d’entrée l’évangile de l’enfance

introduction

Bien situer cet évangile de l’enfance dans la vie entière de Jésus. L’enfance n’est pas considérée comme importante chez les Juifs (à la différence de notre monde moderne où « à cinq ans, un enfant est fini d’imprimer »). Voilà pourquoi on a toujours écrit sur ce que l’on considérait comme essentiel dans la vie, c’est-à-dire l’âge adulte de Jésus, « sa vie publique », expression courante et très connue, depuis son baptême jusqu’à l’ascension.

Bien comprendre l’intérêt que l’on va porter peu à peu aux parents de Jésus, principalement Marie. Marie, en communion directe avec les apôtres, avec Jean surtout, après la mort du Christ, a dû certainement révéler l’enfance de son fils et ainsi répondre à une question posée peu à peu : « D’où vient-il ? » Ce fut l’origine de l’évangile de l’enfance. évangile complété par les frères et sœurs de Jésus, c’est-à-dire toute sa famille.

Bien saisir la personne de Luc, un homme très sérieux dans tous ses écrits. Ce sérieux l’a amené normalement à entrevoir les premières années du Christ et à les présenter, mais en respectant bien la hiérarchie des valeurs, c’est-à-dire en mettant l’accent sur la vie publique, et surtout sur la mort et la résurrection. 

I.- présentation générale des récits de l’enfance du christ

Cette présentation sera plus éclairante si l’on compare Luc et Matthieu. Nous ferons trois réflexions.

1° réflexion : Pour tous les deux, l’évangile de l’enfance est un évangile à part. C’est un véritable évangile. Jésus enfant est au centre. Tout gravite autour de lui, comme tout gravitera autour de Jésus adulte, c’est-à-dire Jésus évangélisateur.

Pour Luc, comme pour Matthieu :

  • il y a d’abord des prophètes qui annoncent Jésus, le préparent et l’éclairent :
      • Matthieu 1, 22-23 : Isaïe (citation d’Is 7, 14) ; Mt 2, 6 : Michée (5, 1) ; Mt 2, 15 : Osée (11, 1) ; Mt 2, 18 : Jérémie (31, 15) ;
      • Luc : Jean-Baptiste, grand prophète ; Zacharie et le « Benedictus » (1, 67-74) ; élisabeth qui prophétise sur Jean-Baptiste et sur le Christ ; et Marie, dans son « Magnificat » (1, 46-55), véritable prophétesse ; Syméon et Anne.
      • il y a une véritable cour à son service, cour angélique. Les anges sont toujours là pour être messagers à son service : Mt 1, 20, 24 ; 2, 19 ; Lc 2, 13-14 : une foule d’anges, comme pour Jésus adulte (les tentations au désert ; Gethsémani).
      • il y a des appelés à la foi : les bergers chez Luc ; les rois mages chez Matthieu, comme pour Jésus adulte ;
      • il y a des manifestations miraculeuses de toutes sortes :
      • la fuite en égypte, et le retour, pour Matthieu est un vrai miracle ;
      • la naissance de Jean-Baptiste chez Luc est tellement miraculeuse que la crainte s’est emparée de tout le voisinage ;
      • la naissance de Jésus chez Luc avec l’intervention céleste auprès des bergers ;
      • il y a déjà les épreuves, c’est-à-dire la Croix :
      • indifférence des docteurs de la Loi à Jérusalem ; poursuite d’Hérode et massacre des saints innocents chez Matthieu ;
      • annonce des épreuves chez Luc pour Marie par Syméon : « un glaive te transpercera le cœur » (2, 35) ;
      • il y a, enfin, un véritable évangile qui est annoncé dans les récits de l’enfance, et annoncé par des témoins (car Jésus ne parle pas, c’est un bébé !), mais élisabeth, Marie, Syméon, Anne, parlent et transmettent un évangile.

D’où accueil et refus : les mages, les bergers se prosternent devant Jésus. Accueil exceptionnel ! Jérusalem (tout Jérusalem), ville de lumière qui est devenue la ville de la nuit (voir épiphanie).

Conclusion : l’évangile de l’enfance est un véritable évangile, mais un évangile en miniature.

2° réflexion : un évangile bien construit :

  • à la manière d’un architecte pour Matthieu ;
  • et à la manière d’un peintre pour Luc qui a composé des tableaux bien distincts.

* Chez Matthieu, homme d’ordre, douanier et collecteur d’impôts qui sait classer tous les comptes (livres comptables bien tenus...) Cet ordre, nous le retrouverons dans l’évangile de l’enfance, vraie petite cathédrale miniature à cinq nefs :

  • conception et naissance (1, 18-25) ;
  • adoration des mages (2, 1-12) ;
  • Hérode et les mages (2, 13-16) ;
  • massacre des saints innocents (2, 16-18) ;
  • retour d'Egypte à Nazareth (2, 19-23).

* Chez Luc, homme d’évocation : crainte des bergers, joie de Syméon, méditation de Marie.

  • 1° tableau : les Annonciations :
    • celle de Zacharie (1, 5-25) ;
    • celle de Marie (1, 26-38) ;

Le tableau est achevé par la rencontre des deux fils et des deux mères : la Visitation (1, 39-56), rencontre de l’Ancien et du Nouveau Testament, avec le « Magnificat ».

  • 2° tableau : les Nativités :
    • celle de Jean-Baptiste (1, 57-79), avec le « Benedictus » ;
    • celle de Jésus (2, 1-21) ;

Le tableau est terminé par la rencontre des prophètes (Syméon, Anne) et Jésus lui-même (2, 22-38), rencontre – encore une fois – de l’Ancien et du Nouveau Testament ;

  • 3° tableau : l’enfance :
    • celle de Jean-Baptiste (1, 80) ;
    • celle de Jésus (2, 39-52) ;

Tableau achevé avec la rencontre de Jésus et des docteurs de la Loi au Temple, rencontre – point d’orgue ! -- de l’Ancien et du Nouveau Testament.

Cette pédagogie du contraste, coutumière chez Luc, se retrouve partout dans son évangile : pauvre Lazare # mauvais riche ; bon larron # mauvais larron ; béatitudes # malédictions.

3° réflexion : un évangile bien marqué par la culture des auteurs :

* culture juive pour Matthieu,

  • nombreuses attaches à l’Ancien Testament : à Abraham dans la généalogie (chap. 1°); à Joseph, père de famille et non à Marie (1, 16, 18, 25 ; 2, 13, 19);
  • sens très poussé de la souffrance, car le peuple a été ballotté en tous sens ; ici, persécution d’Hérode, inquiétude de Joseph, massacre des saints innocents ;

* culture grecque pour Luc,

  • orientation très universaliste :
  • « Paix aux hommes qu’il aime » (2, 14) et pas seulement aux Juifs, « Lumière des nations » (2, 32) ; il remonte jusqu’à Adam dans la généalogie (3, 23-38) ; il donne à Jésus le titre de ‘Sauveur’ : « il vous est né un Sauveur » (2, 11) ;
  • goût très prononcé pour la plénitude, le bonheur, la joie (1, 14, 44 ; 2, 10) ;
  • « grâce et paix » : le souhait des Grecs, c’est toujours le bonheur, et le souhait des Juifs, c’est toujours la paix ;
  • une attention toute spéciale pour la femme. Voilà pourquoi Marie est au cœur de l’évangile de l’enfance (1, 27, 39 ; 2, 6-19, 51). Luc va d’ailleurs confirmer dans tout son évangile le souci de Jésus pour la femme. Exemples : la pécheresse pardonnée (7, 36-50) ; la veuve à l’obole (21, 1-4) la veuve de Naïm (7, 11-17) ; Marthe et Marie (10, 38-42), etc., etc.
  • Prochainement : II.- études particulières
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