Livre des Proverbes 31, 10…31.
Introduction : ce texte, extrait du livre des Proverbes, est tout entier consacré à un éloge des femmes, ce qui prouve que les auteurs bibliques ne sont pas misogynes ! Ici, un adulte prodigue ses conseils à un jeune homme pour le choix d’une épouse. Il le fait sous la forme d’un poème qui se présente de manière particulière : il est alphabétique, comme le sont certains psaumes, par exemple ; cela veut dire que chaque verset commence par une lettre de l’alphabet dans l’ordre ; (en littérature, on appelle cela un acrostiche) ; mais il ne s’agit pas de technique : comme dans les psaumes, il s’agit d’une affirmation de la foi ; la femme idéale, c’est celle qui s’est laissé imprégner par la sagesse de Dieu, elle est un reflet de la sagesse de Dieu ; et donc elle a tout compris, de A à Z.
Proverbes 31,10… 31 :
10 Une femme parfaite, qui la trouvera ? Elle est précieuse plus que les perles ! 11 Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressources. 12 Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie. 13 Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers. 19 Elle tend la main vers la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau. 20 Ses doigts s'ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main aux malheureux. 30 Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ; seule, la femme qui craint le SEIGNEUR mérite la louange. 31 Célébrez-la pour les fruits de son travail : et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange !
Comme souvent dans la Bible, c’est la fin du passage qui en donne la clé : « Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ». L’adulte qui prodigue ses conseils à un jeune homme en passe de se marier l’invite à ne pas s’attarder aux apparences : « La beauté s’évanouit ». Intentionnellement, l’auteur a choisi ici le même mot « vain » qui commence le livre de Qohèleth : « Vanité des vanités, tout est vanité » ; en hébreu, cela se dit « buée » (« buée de buées... »).
La beauté passe en même temps que la jeunesse, on ne le sait que trop. Mais les vraies valeurs resteront : quelles sont-elles ? On est surpris de la simplicité des exemples donnés pour illustrer les qualités à rechercher pour le choix de l’épouse. Qu’a-t-elle d’extraordinaire ? Rien justement : elle est travailleuse, elle est fidèle et consacrée à son mari et à sa maison, sans oublier de tendre la main aux pauvres et aux malheureux ; c’est tout, mais voilà des valeurs sûres, nous dit l’auteur, le secret du bonheur : il est fait de choses humbles et modestes de notre vie de tous les jours. Autre surprise de ce passage : il n’est question apparemment que d’occupations bien matérielles et cela suffit pour que cette femme reçoive le plus beau compliment en Israël : « Seule, la femme qui craint le SEIGNEUR mérite la louange ».
Autrement dit, c’est dans nos actes au jour le jour que se mesure notre fidélité. Dans la conclusion de son livre, en somme, l’auteur veut mettre en valeur deux choses qui sont un peu les deux béatitudes de la femme : première béatitude « Heureuse estu, toi qui crains le SEIGNEUR » (traduisez « toi qui aimes le SEIGNEUR ») ; deuxième béatitude « Heureuse es-tu : avec tout ce travail humble, voire ingrat, tu crées du bonheur.