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REFLEXION ET PARTAGE

REFLEXION ET PARTAGE

Des écrits sur mes reflexions du moment: histoire, philosophie, théologie, mes escapades, mais aussi des textes sur la nouvelle langue française


BRAS HEBREU

Publié par REFLEXIONS ET PARTAGE sur 31 Mars 2021, 20:48pm

Catégories : #REFLEXIONS ET PARTAGE, #THEOLOGIE

BRAS HEBREU

Bras hébreu : ZeROHa ou ZeRoHa ; Grec : βραχιων (brakiôn); Latin : brachium Ce mot "bras" intervient souvent dans la Sainte Ecriture, lorsqu'il est question des hauts faits de Yahvé, qui a, par exemple, libéré les fils de Jacob et de Joseph de la terre d'Egypte "à main forte et à bras étendu". « Brachio extento ». Cette expression se présente une vingtaine de fois dans l'Ecriture, elle évoque l'intervention de justice et de châtiment qui oblige les hommes à réfléchir par les leçons de l'histoire. C'est dans ce sens que la Bienheureuse Vierge Marie a dit à La Salette, en prévoyant les désastres des guerres modernes: "Je ne peux plus retenir le bras de mon Fils". Tout comme elle le prédisait dans son Magnificat (Lc.1/51s.) : "Déployant la puissance de son bras, il a dispersé (διεσκορπισεν) les orgueilleux (υπερηφανουσ), par les raisonnements (διανοια) de leurs cœurs; (voyez le mot cœur) Il a abattu (καθ−ειλεν) les puissants de leurs trônes, il a exalté "(mettre au dessus : υψωσεν) les petits"

Le texte est au "passé prophétique" que le grec rend par l'aoriste. Marie est instruite par l'histoire d'Israël, qui montre comment l'action providentielle de Dieu dispose et réalise une "justice immanente": les hommes récoltent toujours ce qu'ils ont semé par leurs actes et leurs décisions - qui ont rarement le caractère d'une véritable liberté de jugement et de conscience. Dieu agira dans l'avenir tout comme il l'a fait dans le passé, pour qu'en définitive la vérité devienne incontestable et que tous les menteurs soient confondus. (Ps.62/12

Nous trouvons aussi ce mot dans le fameux chapitre 53 d'Isaïe, celui du "Serviteur souffrant", qui annonce d'une manière singulière le "scandale" de la passion et de la croix, et laisse entendre que le Messie promis à Israël sera méconnu et rejeté. Cette célèbre et surprenante prophétie commence par cette interrogation: "Le bras de Yahvé à qui fut-il révélé ?" "Brachium Domini cui revelatum est ?

En hébreu le mot "bras " : ZeRoHa, est très voisin, à une voyelle près, du mot qui signifie "semence" ZeRHa, et du verbe qui signifie "semer" : si bien que l'on relie immédiatement l'idée de bras et de "puissance", à l'idée de « génération », comme nous le disons dans le premier article du Credo :"Je crois en un seul Dieu le Père tout-puissant" qui lie étroitement la "puissance" de Dieu à sa « paternité »

Et, de fait, l'intervention de Dieu dans l'histoire, pour le Salut de la chair humaine a commencé par la génération céleste - "de l'Esprit"(Gal.4/29) - d'Isaac, l'ancêtre du peuple choisi. Et Dieu a opéré le plein salut par son Verbe conçu par le Saint Esprit dans l'utérus virginal de Sainte Marie, toujours vierge, qui nous a révélé en plénitude la volonté de Dieu sur la génération humaine. Lorsque l'Ange Gabriel lui annonce qu'elle sera la mère du Roi "dont le règne n'aura pas de fin", elle lui oppose la barrière de sa virginité inviolable : "Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais pas l'homme ?" = puisque je n'ai pas et ne veux pas avoir de relation génitale avec un homme. C'est alors qu'elle reçoit la confirmation céleste : "Ne crains pas, Marie : c'est l'Esprit Saint qui te fécondera de sorte que l'enfant qui naîtra sera vraiment fils de Dieu". (Luc, ch.2/30-38.)

Le Prophète Isaïe avait prévu le remède de tous les maux d'Israël : la génération virginale du Messie (Is.7/14; 66/9). Il prédit aussi qu'il sera rejeté par ce même peuple. Voici pourquoi, au début du ch.53, il s'écrie :

"Qui dira "Amen" à ce que nous avons entendu ? "

Et la semence (bras, vulgate) de Yahvé sur qui a-t-elle resplendi ?

"Il a grandi comme un jeune arbre devant sa Face,

"comme une oasis au milieu d'une terre désertique

"Malgré sa grâce et sa beauté, nous ne l'avons pas vu,

"malgré sa gloire nous ne l'avons pas aimé !

"Il fut délaissé et méprisé par les hommes,

"lui, homme des douleurs, qui a connu la torture !

"Ils se sont voilé la face devant lui, comme devant un objet de rebut,

"et ils ne l'ont pas pris en considération.

'Et pourtant, il portait nos maladies,

"il s'était chargé de nos douleurs !

"Et nous l'avons cru frappé par Dieu, comme s'il fût pécheur,

"alors qu'il était transpercé par le fait de nos péchés,

"et broyé sous le poids de nos iniquités.

"La Droiture qui nous apporte la paix était sur lui,

"et c'est par ses blessures que nous sommes guéris.

"Nous étions tous errants comme des brebis perdues,

"chacun marchait devant lui, aveuglément...

"Et Yahvé a fait retomber sur lui l'iniquité qui nous perdait tous !

"Maltraité, il ne répond pas, il n'ouvre pas la bouche,

"comme l'agneau qu'on abat, la brebis devant celui qui la tond.

"Pris au piège sous l'oppression qui l'a condamné.

"Qui a pris en considération sa génération ?"

Le « bras » de Yahvé exprime ici la puissance virile de Yahvé, qui a suscité en Marie la conception du véritable « fils de l’homme», et de surcroît Verbe de Dieu. On peut le rapprocher de l’organe viril.

Voilà qui met en évidence le contraste irréductible entre "la génération adultère et pécheresse" (Mt.17/17) issue du péché d'Adam et de ses descendants, et la génération sainte et virginale du Christ. Quoique instruits par les prophètes, ils ont condamné Jésus comme blasphémateur parce qu'il s'est dit fils de Dieu, - engendré de Dieu - et l'avait prouvé aussi bien par l'éloquence de sa parole que par ses miracles.

Et pourtant comment Dieu pouvait-il opérer le Salut du "genre", de "l'espèce", de la prolifération charnelle, d'une manière plus directe et plus éloquente qu'en montrant explicitement en Jésus-Christ, la véritable génération humaine ? C'est cela qu'exprime à la perfection le début de l'Epître aux Hébreux: "Jésus venu en fils..." comme la manifestation concrète et la démonstration définitive de la Pensée éternelle du Créateur. (Hb. 1/1-4). Le mot français vient du latin : brachium, et du grec : βραχιων, qui dérive de βραχυσ = court.

Père Eric 

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