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REFLEXION ET PARTAGE

REFLEXION ET PARTAGE

Des écrits sur mes reflexions du moment: histoire, philosophie, théologie, mes escapades, mais aussi des textes sur la nouvelle langue française


NINO FERRER NOUS QUITTE 13 AOUT 1998 UN HOMMAGE

Publié par REFLEXIONS ET PARTAGE sur 2 Août 2021, 17:11pm

Catégories : #SOUVENIR

Nino Ferrer a passé les premières années de sa vie en Nouvelle-Calédonie où son père, ingénieur, travaillait dans l'extraction de nickel. De retour en métropole dès 1947, le jeune Nino, après une scolarité parisienne au lycée Saint-Jean-de-Passy, se lance dans des études d'ethnologie et d'archéologie préhistorique à la Sorbonne. Il est notamment l'élève de Leroi Gourhan. Ses études ne l'empêchent pas de poursuivre passionnément de nombreuses activités dont la peinture, la gravure et la musique.

Il part ensuite faire le tour du monde sur un cargo, participe à quelques fouilles en Mélanésie et, de retour en France, se consacre à une musique qui depuis longtemps le fascine, le jazz. Sa discographie commence en 1959 - puisqu'il fut cette année-là contrebassiste sur deux 45 tours des Dixies Cats et l'année d'après bassiste sur un disque des Gottamou. Au début des années 1960, il accompagne la chanteuse américaine Nancy Holloway et propose, en vain, ses propres compositions aux maisons de disques. En 1963, la chance lui sourit puisqu'il peut enregistrer son premier disque (Pour oublier qu'on s'est aimé). Sur la face B figure un titre, C'est irréparable, dont il existe une version italienne Un anno d'amore chantée par Mina qui en fait aussi des traductions en espagnol, en japonais, en turc… Une autre version espagnole, directement traduite de la version en italien, sera réalisée pour la bande originale de Talons aiguilles de Pedro Almodóvar sous le titre Un año de amor, et elle sera interprétée Luz Casal. Dalida l'a chantée en 1965 en français.

Le disque n'aura qu'un succès très relatif en France, mais sera diffusé dans quelques pays européens, au Japon et même au Moyen-Orient. Il lui faut attendre 1965, après de nombreux échecs (groupes avortés, rupture puis réconciliation avec Barclay, sa première maison de disques), pour que l'occasion lui soit donnée de renouer avec le succès, par le truchement de sa chanson Mirza. Succès immédiat qui conduit Nino Ferrer à enregistrer d'autres tubes - parfois à contrecœur - tels que les Cornichons, Oh ! hé ! hein ! bon ! - lui imposant, et pour longtemps, le rôle du chanteur rigolo. Comme Henri Salvador, il se rattrape en interprétant des mélodies tristes et graves sur les faces B de ses disques (Ma vie pour rien).

Son rôle de chanteur décalé lui apporte des avantages certains (succès, argent, conquêtes), mais le caractère plutôt entier de Nino Ferrer s'en accommode mal. Rompant avec le monde du spectacle, il quitte la France et part s'installer en Italie de 1967 à 1970. Alors que des disques continuent de sortir en France (Le téléfon, Mao et Moa, Mon copain Bismarck nettement plus ironiques), Nino Ferrer gagne en notoriété grâce à une émission italienne qu'il anime, Io, Agata e

Les années passent et Nino Ferrer, père de deux garçons - Pierre Ferrari (à ne pas confondre avec Pierre Ferrary) et Arthur Ferrari - continue de sortir des albums (Nino Ferrer and Leggs, Nino and Radiah, Suite en œuf, Véritables variétés verdâtres) qui ne marchent que très moyennement, parfois occultés par un ou deux 45 tours qui, eux, remportent un succès appréciable. C'est le cas de la chanson Le Sud (tube de l'été 1975) qui fait référence à son pays d'enfance, la Nouvelle Calédonie1, et lui permet, en 1976, d'acquérir « La Taillade », une bastide située au cœur du Quercy Blanc, dans la région des Vaux près de Montcuq, qu'il équipe d'un studio d'enregistrement. En 1979 sort l'album Blanat, puis Nino part en tournée avec Jacques Higelin. Les années suivantes sortent La Carmencita, Ex-Libris, Rock'n'roll cowboy (dont Frank Margerin dessine la pochette). 13e album, passe, quant à lui, complètement inaperçu mais, au début des années 1990, il renoue avec le succès, auprès d'une nouvelle génération en Italie puis en France, grâce à la sortie d'une compilation qui permet de faire découvrir - à côté de succès historiques - d'autres compositions plus rares. Sous l'égide d'Yves Bigot, (directeur général de Fnac Music), il sort un autre disque, La désabusion, enregistré au studio Polygone de Toulouse, avec la présence du guitariste Micky Finn. Il expose ses peintures à Paris, puis part en tournée avec le groupe anglais de Micky Finn, les Leggs.

En 1989, Nino, de nationalité italienne, demande et obtient sa naturalisation française pour, selon ses dires, célébrer le bicentenaire de la Révolution française. Il enregistrera l'hymne national la Marseillaise accompagné par une chorale de Montcuq, qu'il fera se produire lors d'une émission Champs-Élysées de Michel Drucker.

Un ultime album, composé de différents titres chantés et/ou écrits par des membres de sa famille (son fils Arthur et sa femme Jacqueline Monestier, dite Kinou) et quelques amis musiciens sort en 1993, La Vie chez les automobiles. Cinq ans plus tard, en juin 1998, sa mère Mounette meurt « des suites d'une longue maladie », à l'âge de 86 ans. Deux mois après le décès de celle-ci, le 13 août 1998, le chanteur se tire une balle dans le cœur au milieu d'un champ de blé situé à quelques kilomètres de chez lui. Il aurait eu 64 ans deux jours plus tard

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