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REFLEXION ET PARTAGE

REFLEXION ET PARTAGE

Des écrits sur mes reflexions du moment: histoire, philosophie, théologie, mes escapades, mais aussi des textes sur la nouvelle langue française


QUE PEUT-ON DIRE SUR LAPIDATION

Publié par REFLEXIONS ET PARTAGE sur 17 Septembre 2018, 20:48pm

Catégories : #NOUVELLE LANGUE FRANCAISE

QUE PEUT-ON DIRE SUR LAPIDATION

Lapidation

 Le mot, emprunté au latin lapidatio, « action de jeter des pierres », est attesté au XIIIe siècle, où il est en concurrence avec lapidement, dérivé du verbe lapider, en particulier quand il s’agit évoquer la mort en martyr de Saint Etienne : "le lapidement de Saint Etienne".

Dans l’ancienne langue française, le mot est d’un emploi relativement rare. C’est la preuve que l’acte qui consiste à tuer autrui à coups de pierres, que ce soit pour des raisons religieuses ou comme sentence judiciaire ou pour tout autre raison, n’avait pas ou n’a pas eu d’existence en France. C’est aussi ce que l’on peut inférer d’une consultation des anciens dictionnaires : celui de Furetière (1690), où lapidation est défini ainsi : « mort ou blessure causée par des coups de pierres jetées par une multitude de peuple » et où ce sens est illustré par des exemples pris à l’Antiquité et au monde juif ancien : « Paul assista à la lapidation de saint Etienne ; la lapidation était ordinaire chez les Juifs ; on abandonnait les criminels au peuple, qui les assommait à coups de pierre » ; ou celui de l’Académie française : « (1694, 1718, 1740, 1762, 1798) Supplice de ceux qu’on assommait à coups de pierre » (la lapidation de saint Etienne) ; « (1835, 1879) Action d’assommer quelqu’un à coups de pierres et supplice de ceux qu’on faisait mourir ainsi » (la lapidation de saint Étienne ; la lapidation était en usage chez les Juifs) ; « (1932-35) Action de lapider » (la lapidation de saint Étienne) ; « (neuvième édition, en cours de publication) Action de lapider ; supplice que subit une personne qu’on lapide » (Le Deutéronome vouait à la lapidation le blasphémateur, l’idolâtre, le devin, la femme adultère ; la lapidation de saint Étienne) ; ou le Trésor de la langue française (1971-94) : « Action de tuer quelqu’un à coups de pierres ; supplice de ceux que l’on fait mourir de cette façon ».

Les rédacteurs de L’Encyclopédie (1751-64) en font, à juste titre, un supplice disparu, mais qui était « fort usité parmi les Hébreux; les rabbins font un grand dénombrement des crimes soumis à cette peine. Ce sont en général tous ceux que la loi condamne au dernier supplice, sans exprimer le genre de la mort ; par exemple, l’inceste du fils avec la mère, ou de la mère avec son fils, ou du fils avec sa belle-mère, ou du père avec sa fille, ou de la fille avec son père, ou du père avec sa belle-fille, ou d’un homme qui viole une fille fiancée, ou de la fiancée qui consent à ce violement, ceux qui tombent dans le crime de sodomie ou de bestialité, les idolâtres, les blasphémateurs, les magiciens, les nécromanciens, les violateurs du sabbat, ceux qui offrent leurs enfants à Moloch, ceux qui portent les autres à l’idolâtrie, un fils rebelle à son père et condamné par les juges (…) ».

Autrement dit, dans cette aire de civilisation que l’on appelle Occident, la lapidation est un supplice qui n’a jamais eu cours et qui, en théorie, n’a pas cours ou n’a pas lieu d’être. Tout s’y oppose : la loi, la compassion, le respect d’autrui, l’horreur de la barbarie et le message du Christ. Pourtant, cela n’empêche pas que ce terme, horrible, non pas en soi, mais parce qu’il désigne des réalités de la dernière barbarie, soit employé dix fois, cent fois, mille fois, que dis-je : cent mille fois, par jour dans les medias et les conversations. C’est devenu un tube depuis trente ou quarante ans : lapider, lapidation, femmes lapidées, lapidateurs, etc. dès qu’il est question d’islam, la religion, ou d’Islam, la civilisation, cette grande « religion » « d’amour » et de « paix », sans que, jamais, la répétition à l’infini de ces mots et des actes qu’ils désignent n’amènent nos aimables commentateurs d’actualité, journaleux, médiaux, consciencieux du social, politiqueux, cultureux et socio-cultureux, à s’interroger sur l’islam et sur les réalités de l’islam : chut, silence dans les rangs, l’omerta est si assourdissante que l’on entend les mouches voler au-dessus des cadavres suppliciés en Iran, en Arabie, en Somalie, en Afghanistan, et ici ou là dans les bleds reculés de tel ou tel pays arabe. Le mot est dans toutes les bouches, à en donner la nausée ; la chose est taboue, et ceux qui l’approuvent (un milliard de musulmans ou plus) sont sanctifiés de sainte nitouche ou des touche pas à mon pote pourri, il est sacré.

Il y a plus. Le succès de lapidation est à sens unique. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Rousseau emploie lapidation, non seulement pour désigner un supplice barbare, mais pour nommer le « fait d’être attaqué à coups de pierres » : (1782, Les Rêveries du Promeneur solitaire) « C’est dans cette île que je me réfugiai, après la lapidation de Motiers ». Or, il ne se passe de jour, que dis-je ? d’heure, de minute, de seconde, en France, « patrie des droits de l’homme » (patrie, que dis-je ? matrice), sans que de malheureux flics, conducteurs d’autobus, pompiers, etc. qui sont aussi des hommes ou des femmes, comme n’importe quelle Sakineh iranienne, soient lapidés : attaqués à coups de pierres, les agresseurs ayant pris au préalable le soin de constituer une réserve de pierres, dont les dimensions et le poids sont parfaitement conformes à la loi islamique, ni trop petites, parce qu’elles ne feraient pas mal, ni trop grosses, parce qu’elles tueraient d’un coup, alors que le but est de tuer à petit feu le supplicié, de le faire souffrir le plus longtemps possible. Or, de ces lapidations, avérées, attestées, orthodoxes, conformes à la loi islamique, il n’est rendu compte nulle part dans les medias. C’est qu’il faut que personne ne sache que l’on lapide en France et que les lapidateurs sont ceux qui, s’ils étaient restés dans leur pays, lapideraient en rigolant grassement les femmes dites adultères, les étrangers et bien entendu les juifs.

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