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REFLEXION ET PARTAGE

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Des écrits sur mes reflexions du moment: histoire, philosophie, théologie, mes escapades, mais aussi des textes sur la nouvelle langue française


SOCIALISME : QUE PEUT ON DIRE?

Publié par REFLEXIONS ET PARTAGE sur 9 Mars 2017, 21:44pm

Catégories : #NOUVELLE LANGUE FRANCAISE

SOCIALISME : QUE PEUT ON DIRE?

Le nom socialisme, dérivé de l’adjectif social auquel a été ajouté le suffixe isme, n’existe pas dans l’ancienne langue française, laquelle, pourtant, ne manque pas de monstres. Il est donc moderne, étant enregistré dans le Dictionnaire de l’Académie française à compter de la septième édition (1878).

Selon Littré (1863-77), c’est un « système qui, subordonnant les réformes politiques, offre un plan de réformes sociales ». A ce sens, Littré en ajoute celui de socialisme de la chaire (en allemand Katheder Socialism) : « doctrines socialistes soutenues par des professeurs d’économie politique ». Le socialisme français est aussi un socialisme de professeur. Vacher de Lapouge, « professeur socialiste » (du Parti Ouvrier et de la SFIO), a été, chargeons sa barque – et celle du socialisme – sans vergogne, le principal théoricien du racisme (ceci – le racisme – expliquant cela – le socialisme de la chaire). Pour les académiciens (1932-35), c’est une « doctrine qui préconise un plan d’organisation sociale et économique subordonnant les intérêts de l’individu à ceux de l’État ». Appliquée au socialisme réel, celui de M. de Hollande et de ses séides, cette définition semble assez juste.

En un siècle, le socialisme réel s’est étendu à tous les pays du monde. Les auteurs du Trésor de la Langue française (1971-1994) prennent acte de ce triomphe. En politique, c’est « l’ensemble de doctrines inspirées par des sentiments humanitaires, fondées sur une analyse critique des mécanismes économiques et parfois du statut politique de l'État, ayant pour objectif la transformation de la société dans un sens plus égalitaire ». Aussi distinguent-ils un « socialisme chrétien » d’un « socialisme scientifique » et ce dernier d’un « socialisme utopique » et tous ces socialismes du « socialisme industriel » ou de celui que Marx définit comme la « phase de transition entre le capitalisme et le communisme ». Tous ces socialismes forment le « socialisme réel » dans les pays où le marxisme est appliqué ; ailleurs, c’est un « socialisme à visage humain » ou le « socialisme non bureaucratique » (purement fictif, comme la licorne) ou le « socialisme à la scandinave ». A ces socialismes répertoriés, il faudrait ajouter ceux qui sont oubliés des auteurs de ce Trésor : le socialisme arabe, cubain, africain, chinois, asiatique, le socialisme national allemand, etc. Il n’est pas de tyrannie qui n’ait engendré son socialisme ou inversement.

Socialisme est attesté en français en 1831 au sens de « doctrine qui sacrifie l’individu à la société ». La définition est assez conforme à la réalité, si sacrifier est entendu dans un des sens que Littré y donne : « faire périr » un ou des homme(s), comme dans l’exemple « on a sacrifié les meilleures troupes pour une attaque inutile ». Il est attesté en italien en 1803, trente ans avant que les Français ne l’adoptent. En italien, il désigne « un conservatisme bienveillant et éclairé ». Cette définition n’est-elle pas meilleure, à condition de remplacer les adjectifs « bienveillant » et « éclairé » par leurs antonymes « malveillant » et « obscurantiste », quand on connaît le socialisme réel dans les pays de l’Est, que toutes les définitions qu’on peut lire dans les dictionnaires modernes ?

Selon Proudhon, qui est souvent lucide, le socialisme bouleverse l’ordre métaphysique. Il n’assigne pas l’origine ou la cause du Mal à l’homme, mais à la société, l’homme étant bon par nature. Le péché originel est transféré à la société. Proudhon écrit : « l’immense majorité du socialisme, Saint-Simon, Owen, Fourier, et leurs disciples, les communistes, les démocrates, les progressistes de toute espèce, ont solennellement répudié le mythe chrétien de la chute pour y substituer le système d’une aberration de la société ». Certes, mais quelque quatre-vingt dix millions de malheureux ont été sacrifiés sur l’autel. Ont-ils été tués par un système naturellement bon ou intrinsèquement mauvais ? Et pourquoi ont-ils été sacrifiés ? Pourquoi les a-t-on fait périr, quel que soit leur âge ou leur sexe, qu’ils soient femmes, enfants ou vieillards ? Avant le socialisme, le baptême ou le repentir effaçait le péché. Le socialisme triomphant ne s’embarrasse pas de ces filandreuses considérations. Il tue, il sacrifie, il fait périr les coupables – tous ceux qui ne sont pas élus par Marx ou ses disciples, tous ceux qui continuent à être jugés mauvais et qui, pour cela, paient de leur vie ce péché. Le socialisme n’est que la énième ruse de la raison grâce à laquelle les hommes accomplissent sans vergogne et sans retenue ce qu’ils se targuent d’abolir.

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