EVANGILE SELON MARC COURS N5

COURS N5 JESUS ET SES DISCIPLES / Mc 6,6b – 8,30

La troisième section de l’évangile selon Marc, débute après l’échec de Jésus dans sa patrie et s’achève sur la confession de Césarée, qui marque la fin de la première partie de l’évangile : la réponse à la question sur l’identité de Jésus est alors en partie dévoilée.

1 PLAN DE LA SECTION

- Première séquence (6,6b – 13) : elle concerne l’envoie des disciples.

- Seconde séquence (6,14 – 29) : parenthèse relatant, la mort de Jean Baptiste.

- Troisième séquence (6,30 – 8,30) : traditionnellement appelé : «section des pains », car le mot pain revient neuf fois et sert de fil conducteur aux différents récits centrés sur la nourriture et le repas.

- Conclusion (8,27 – 30) : récit de la confession de Césarée.

2 COMMENTAIRE DE LA SECTION

2-2 Premières séquences : l’envoie en mission des disciples (6,6b – 13)

De ce texte qui se présente en quelque sorte comme le manuel des parfaits missionnaires, on peut relever les éléments suivants :

- Les Douze vont partir par deux (v.7), si dans la loi de Moïse, deux témoins sont nécessaires pour authentifier une disposition, le chiffre deux est aussi symbole de la communauté : les missionnaires doivent œuvrer non pas seul mais en équipe. (cf. A.C. 3,1, 4,13, 13,2, 15,22b)

- Les Douze n’emportent qu’un minimum de bagages : bâton et sandales ; ce qui renvoie au rituel de la Pâque juive en souvenir du repas que les hébreux prirent, à la hâte, au temps de Moïse, en quittant l’Egypte. A l’image des hébreux quittant l’Egypte pour la terre promise, les disciples entreprennent eux aussi un voyage riche de promesses. De plus l’auteur met l’accent sur le témoignage de pauvreté que vont donner les douze : ni pain, ni sac, ni monnaie (v.8).

- N’avoir qu’une résidence dans les villes où l’on s’arrête (v.9). Autrement dit, il n’est pas question pour eux de s’installer durablement quelque part.

- Ne pas pactiser avec les refus : le geste de secouer la poussière collée à ses semelles, en partant d’une ville qui ne s’est pas ouverte au message, signifie qu’on ne veut rien emporter de ce lieux-là ; pas même la boue ou des balayures (cf. AC 13,51).

- Le message que le rédacteur de l’évangile selon Marc livre à ses lecteurs en décrivant le départ des apôtres en mission est double :

- D’une part il donne une sorte de code de la vie du missionnaire qui vaut toujours pour les Chrétiens d’après Pâques : la pauvreté de moyens des Douze est une leçon, pour tous ceux qui ne peuvent concevoir l’apostolat sans un déploiement considérable de technique.

- D’autre part, il montre que Jésus n’hésite pas à confier la responsabilité de l’évangile à des gens très ordinaires : ne pas avoir de qualités exceptionnelles ne vous dispense pas d’être apôtre. Et, de même que c’est en forgeant que l’on devient forgeron, c’est en étant apôtre qu’on le devient, qu’on progresse dans la foi.

2-2 Secondes séquences : la mort de jean Baptiste (6,14 – 29)

Le récit de l’exécution de Jean Baptiste, (v. 17-19) est précédé d’un court passage relatif à ce que l’on dit de Jésus (v. 14-16).

En raison de son enseignement et plus encore de ses miracles. Jésus est désormais connu. Beaucoup pensent qu’il est habité par quelque chose qui vient d’au-delà de lui, et chacun se forge une opinion à partir de ce qu’il connaît. Sa renommée se répand jusqu’à la cour d’Hérode Antipas, le roi de la Galilée. (v.14a)

Les avis sur Jésus sont très partagés (v.14b) pour les uns, Jésus est le prophète Elie revenu sur terre ; pour d’autres, Jésus est un prophète comme Israël en a connu déjà un bon nombre. (v.15b) Mais il serait le prophète attendu qui serait enfin entendu par le peuple. Pour le roi Hérode, l’hypothèse que Jésus soit le Baptiste ressuscité (v.16). Il sera sans doute liée à la culpabilité qu’il peut ressentir d’avoir fait assassiné cet homme : « Juste et Saint » (v.20)

Toutes les opinions émises sur Jésus témoignent d’une part de l’effervescence religieuse qui régnait dans le monde Juif au 1^er siècle et, d’autre part, elles attestent de l’espérance du peuple en une intervention décisive de Dieu pour sauver les hommes

Le récit proprement dit de la mort de Jean Baptiste dont les remarques vis-à-vis d’Hérode, s’apparentent aux critiques des prophètes sur le comportement des puissants, ne présente aucune difficulté. C’est pourtant un épisode haut en couleur qui peut être mis en parallèle avec l’épisode relatant la convoitise du roi Achab pour la vigne de Naboth.

Prochainement Troisième séquence : la section des pains